Les effets Placebo :
Les effets placebo sont nombreux mais sait-on réellement ce qu'ils sont ? Ils peuvent être utilisés dans de nombreux domaines mais sont encore principalement utilisés en médecine. Comment arrivent-ils à tromper le cerveau humain?
Le placebo en médecine :

Le médecin joue un rôle de premier plan dans l’effet placebo. Certains pensent que l’origine du phénomène prend sa source dans la dissymétrie de la relation médecin / malade.
Le rituel médical, son aspect protocolaire, les titres de compétence du médecin, la durée de la liste d’attente, tout cela impressionnerait favorablement le patient pour lui faire croire qu’il ira mieux, croyance à la base de l’effet placebo.
La conviction avec laquelle le médecin présente le médicament au patient, en insistant par exemple sur sa puissance de traitement, est un facteur influençant particulièrement l'effet placebo.
La bienveillance ou l’empathie du médecin à l’égard de son patient est un autre facteur très important pour maximiser l’effet placebo. On rappelle souvent avec raison que la médecine n’est pas seulement une science, que c’est aussi l’art de traiter d’autres êtres humains. Et en ce sens, il est évidemment souhaitable de favoriser les apports non spécifiques de l’effet placebo lors des consultations médicales.
Il est difficile d’identifier des traits de personnalité qui correspondraient à un type de patient répondant toujours aux placebos. Cela indique sans doute que la réponse au placebo dépend de nombreux autres facteurs qu’une simple prédisposition individuelle.
Cela dit, les attentes qu’entretient un patient face à un traitement donné ont une grande influence sur l’apparition d’un effet placebo. Ces attentes sont à ce point importantes que, si un patient doute de l'efficacité d'une chirurgie qui pourrait par exemple le soulager d'un mal de dos chronique, certains médecins vont essayer d'éviter cette intervention.
Les croyances d’un patient peuvent aussi influencer l’efficacité d’un placebo particulier. Les personnes croyant en des entités surnaturelles ont ainsi mieux répondu à l’effet placebo d’essences florales lorsqu'elles leur étaient présentées en évoquant de telles entités que si on les présentait comme un simple médicament issu de l’industrie pharmaceutique. Et vice-versa pour les personnes plus rationnelles et sceptiques.
La nature et l’intensité de la maladie peuvent influencer l’effet placebo. Les maladies ayant une large part psychosomatique augmentent les chances de réponse placebo. Celles produisant une souffrance intense avec un grand désir de la voir disparaître aussi.
L’effet placebo est aussi plus efficace avec les troubles ayant une composantesubjective, comme la dépression, l’anxiété ou la douleur.
Une expérience célèbre est celle d’un médecin de famille anglais, K.-B. Thomas, sur 200 de ses patients se plaignant de douleurs diverses pour lesquelles il lui était impossible de faire un diagnostic précis. À une première moitié, il fit un diagnostic rassurant en leur disant qu’ils se rétabliraient très vite. À l'autre moitié, il resta vague et proposa à chacun de revenir si la situation perdurait. Deux semaines plus tard, 64 % des patients du premier groupe allaient mieux contre 39 % de ceux du second groupe.
Plusieurs vont jusqu’à conclure que le seul fait d’être dans une relation thérapeutique comporterait une part plus ou moins grande d'effet placebo. Il s’agirait d’une manifestation de ce que certains ont appelé « l’effet Hawthorne », où le seul fait de se savoir étudié ou écouté induit chez le sujet des changements favorables, que ce soit en terme de productivité dans le cas de la chaîne de montage de Hawthorne, ou de santé comme dans l’effet placebo.
Depuis quelques années, la médecine s'interresse de plus en plus aux effets placebo : pour guérir une maladie, ou encore pour stimuler le corps d'un être vivant.
Voici une expérience réalisée par le professeur Patrick Lemoine, spécialiste du placebo :
- Le preimier jour de l'expérience, le professeur fait une entaille profonde sur une souris témoin avec un scalpel sale, puis lui met un gros bandage autour de la blessure. Le professeur réalise que la souris a fabriquer des anticorps pour combattre la maladie.
- Les deuxième, troisième et quatrième jours de l'expérience, le professeur refait une entaille profonde avec le scalpel infecté sur la souris témoin suivi d'un gros bandage autour de la blessure. La souris refabrique des anticorps pour combattre les microbes de la plaie.
- Le cinquième jour, le professeur ne réalise pas d'entailles avec un scalpel infecté mais stérile, et met un bandage sur la souris. Il réalise que la souris fabrique encore des anticorps pour combattre une blessure qui n'a pas été commise.
Le professeur en déduit alors que l'habitude a une grande responsabilitée dans les effets placebo et que le cerveau utilise plus l'habitude qu'autre chose.
